Extrait d’une histoire de la Commune de Paris de Pierre Vésinier:
« Les premiers coups de fusil sont partis du Bas-Meudon, à sept heures. L’action s’est étendue ensuite, dans la direction des bois, sur le territoire des Moulineaux et du Val-Fleury, où elle a pris les proportions d’un véritable combat.
Les gardiens de la paix et la gendarmerie occupaient les hauteurs de Meudon, la terrasse du château, où deux batteries avaient été établies à la hâte.
Sur tous les points, la fusillade est vive.
Les mitrailleuses font entendre leur crépitation sinistre. L’artillerie du fort d’Issy tonne contre les batteries établies sur les terrasses du château de Meudon. Les pièces de campagne des fédérés vomissent la mitraille. C’est un tonnerre de détonations simultanées dont on n’a pas eu d’exemple, même au plus fort du bombardement prussien.
Les postes avancés des Versaillais sont attaqués avec vigueur. Partout ces derniers sont délogés de leurs positions par les gardes nationaux. La verrerie de Sèvres est évacuée précipitamment par les gendarmes, qui se sauvent à toutes jambes.
Pour s’opposer au passage des fédérés, et peut-être aussi, pour se soustraire au feu incessant du fort d’Issy, les artilleurs du château de Meudon ont transporté leurs batteries sur Montalets ; mais deux pièces de 7 vont se porter sur le Val-Fleury et forcer les artilleurs à quitter cette position. Leurs pièces attelées sont dirigées non plus sur la terrasse, mais sur les hauteurs de Meudon, au dessus du château.
Voici, heure par heure, les progrès de l’attaque faite par le centre des fédérés contre les Versaillais :
À neuf heures, l’attaque s’étend sur toute la ligne. Pris à revers par les fédérés, dont la fusillade et les mitrailleuses se font entendre dans les bois de Meudon, de Viroflay, de Jouy, du hameau de Vélizy et de la Grâce-de-Dieu, les artilleurs, à peine établis, attellent leurs canons et gagnent les hauteurs de Meudon.
La verrerie de Meudon, servant de poste à des gendarmes, est attaquée. Devant des forces considérables, toute résistance devenant impossible, le poste est abandonné et les gendarmes descendent à toutes jambes pour se soustraire aux coups de fusil.
À dix heures, des gardes nationaux gravissent par des chemins de traverse, et au milieu des champs, les hauteurs de Clamart et de Châtillon ; d’autres passent dans le village de Clamart, se dirigeant sur la redoute de Châtillon. Quinze pièces de canon, solidement attelées, défilent dans les rues. Un détachement, venant du fort d’Issy, campe à l’entrée du village.
À onze heures, le combat devient acharné sur la ligne du bois de Meudon et dans les rues du Val-Fleury. …
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